Sous la dictature de Clémenceau. Un Forfait Judiciaire : Le procès Paul-Meunier Judet-Bossard [ Edition originale - Avec une exceptionnelle lettre signée d'Ernest Judet ]

Avec une remarquable lettre tapuscrite de 3 pages, signée d'Ernest Judet, datée du 22 juin 1923, adressée depuis la Prison de la Santé à un "confrère" : "Prisonnier à la Santé, je regrette de ne pouvoir vous porter moi-même ce volume : je vous l'adresse en le recommandant à votre impartialité professionnelle. Consacré à ma défense, il ne contient, il ne cache aucune arrière-pensée de politique, de passion ou de parti. Je l'ai conçu pour rendre hommage à la simple Vérité [ . ] A la veille de me présenter à la Cour d'Assises, où malgré mon âge et les épreuves de la prévention, j'ai voulu comparaître, je proteste contre l'infâmie des charges qui me sont imputées [ . ] J'y expose ma doctrine constante de politique extérieure, appuyée de citations authentique en nombre impressionant : elles représentent la totalité de mes articles traitant le sujet spécial qui m'a valu les plus extraordinaires attaques [. ] En vous priant avec instance de considérer cette lettre d'un prisonnier politique comme strictement confidentielle, je compte sur l'esprit généreux, sur les habitudes loyales de la presse française [ . ]". Directeur du Petit Journal de 1892 à 1904 puis de "l'Eclair" jusqu'en 1917, Ernest Judet (1851-1943) fut soupçonné de trahison pour avoir touché des subsides des allemands via le citoyen suisse Hans Bossard, afin de dénoncer le rôle des britanniques ; inculpé en 1919 et condamné par contumace en février 1923. Revenu de Suisse, où il s'était réfugié, il se fait juger en juillet et est acquitté par 11 voix contre 1. Il s'estime visé de la même manière que l'avait été Paul Meunier, notamment par Léon Daudet. Bon exemplaire.