Detalles
Autor
Collin D'Harleville
Editores
Chez Moutard, Et Chez Desenne
Materia
Lettres XVIIIe Envois et autographes Editions rares
Descripción
1 vol. in-8 reliure postérieure demi-basane marron, Chez Moutard, Et Chez Desenne, Paris, 1790, 133 pp. Rappel du titre complet : Les Châteaux en Espagne, Comédie en cinq actes et en vers ; par M. Collin d'Harleville ; Représentée, pour la première fois, au Théatre Français, le 20 Février 1789, & à Versailles, devant Leurs Majestés, le 26 Mars suivant [ Edition originale - Exemplaire annoté et corrigé par l'auteur ] Remarquable exemplaire, richement annoté et corrigé, manifestement auto-censuré par l'auteur dont l'écriture se reconnaît bien. Un billet de 7 lignes a notamment été contrecollé en correction d'un passage page 21, et surtout un feuillet manuscrit entier de modification a été inséré entre les pages 86 et 87 : il s'agit de tout le passage précédant la tirade de M. d'Orlange répliquant : "Chacun fait des châteaux en Espagne", réplique qui donne son titre à la pièce. Collin d'Harleville modifie tout le texte qui faisait désirer à d'Orlange d'être Roi, ce qui n'était plus adaptée en période révolutionnaire ! Cette importante modification mérite d'être citée. D'Orlange rêve éveillé ! "Les voyages sur mer sont remplis d'avantures / Le vaisseau sur lequel je m'étais embarqué / par un corsair turc en routte est attaqué / je deffends presque seul notre faible équipage / mais enfin le grand nombre accable le courage / et je me rends. les turcs admirent ma valeur / me choisissent pour chef à la place du leur / qu'avait tué mon bras. le sort me favorise / je signale leur choix par mainte et mainte [ .] / et monte par degrés à de plus grands emplois / Le capitan pacha, jaloux de mes exploits / me dénonce au vizir et prétend qu'on me chasse / on le chasse lui-même et j'accepte sa place / Pacha, dit le vizir, les russes sont là, cours / les battre : je les bats, je reprends en huit jours / ismailov, seracoff, Crimée et Valachie / mon nom devient fameux par toute la Turquie / Le Sultan qui dans moi voit son plus ferme [ .] / me fait son gendre ; il meurt et je règne [ . ] / Me voilà donc le chef de la Sublime Porte ! / Mais ma religion ? Mais mon Culte ? Eh qu'importe ! / La mitre, le turban, tous les cultes divers ? / Mon culte est d'adorer le dieu de l'Univers / il est celui des Turcs ; et tous à mon [ avis ] / vous n'adorez qu'un Dieu [etc. . Surgit Victor qui l'interrompt : ] "Sultan"D'Orlange : "Eh bien, qu'est-ce ? Que veut-on ?"Victor : "Au Sérail, on attend ta hautesse"D'Orlange : "Quel téméraire: ici ?."Victor : "La Sultane, à l'instant, vient de faire servir le sorbet, on t'attend"D'Orlange : "Eh quoi c'est toi Victor. Malheureux tu m'éveilles"Victor : "C'est dommage, en rêvant vous faites des merveilles. Mais j'ai regret, Monsieur, de m'être si pressé. Pardon. Aussi jamais s'est-on imaginé"D'Orlange : "Eh Victor, Chacun fait des châteaux en Espagne" [ . ]Bon état (qq. mots des annotations manuscrites coupés en marges, dont la liste manuscrite des acteurs au verso du titre, dos lég. frotté, bon état par ailleurs)