La vie du soldat français en trois dialogues composés Par un Conscrit du département de l'Ardèche,

Mon colonel, J'ai écrit ce petit ouvrage sur un tambour, et j'espère qu'il fera assez de bruit pour n'être pas indigne de son origine. Début de l'épitre dédicatoire signé L'Éveillé, Conscrit du département de l'Ardèche. A Ulm, le 20 octobre 1805, jour de la revue de l'armée autrichienne par l'Empereur des Français. Nous ne résistons pas au plaisir de vous donner un extrait : " Je suis Français, je suis militaire, je suis soldat de la grande armée ; je combat pour mon pays sous les yeux de Napoléon : je vis dans ces temps miraculeux où un mois se compte pour une année ; où notre Empereur qui n'était allé en Allemagne que pour commander l'armée française, s'est vu obligé de commander aussi l'armée de son ennemi ; où quinze jours de son génie l'ont rendu maître de seize généraux, de soixante mille prisonniers, de deux cents canons et de quatre vingt dix drapeaux. Bien fou qui chercherait un plus beau sort ! On dit que les gens heureux ne peuvent pas se taire, et voilà pourquoi je suis devenu auteur."