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Rare and modern books

Aragon Louis

"L'homme libre que je suis" : Manuscrit original d'une Chronique de la pluie et du beau temps

1948

6670.00 €

Feu Follet Librairie

(Paris, France)

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Details

Year of publication
1948
Author
Aragon Louis
Size
21x30cm
Keyword
Histoire|XXème siècle
Binding description
en feuillets
Inscribed
Yes
First edition
Yes

Description

- s.d. (1948), 21x30cm, 8 pages et demi sur 9 feuillets. - | "Pour moi, l'amitié des assasins n'est pas l'amitié [.] tant pis si l'on me juge esclave, et qu'on me juge sans coeur !" | * Exceptionnel manuscrit autographe de Louis Aragon intitulé "Chronique de la pluie et du beau temps pour Europe (mai)". 8 pages et demi à l'encre bleue sur 9 feuillets uniformément brunis. De nombreuses ratures et réécritures. Publié dans Europe, no 29, mai 1948, et ne figure pas dans le livre rassemblant ces chroniques (E.F.R., 1979). Superbe profession de foi militante de neuf pages, parue dans la revue littéraire anti-fasciste Europe. Aragon se fait courtiser après-guerre, au nom de "l'amitié" et "la liberté" par diverses revues, mais refuse catégoriquement de publier aux côtés d'écrivains aux tendances pétainistes. L'écrivain livre ses impressions après une interview à la radio belge, et médite sur "deux monstres abstraits : la liberté et l'amitié", dévoyés à loisir en ce début de guerre froide où le soviétisme devient - à son grand dam - le nouveau fascisme. Très attaché au discours unique que prônait le communisme, qu'il nomme "vérité nationale", cette notion sert de fil de conducteur à sa chronique. Aragon écrit en pleine affaire Kravchenko et reste persuadé par le soviétisme qui demeure pour lui le grand vainqueur du nazisme. En grand témoin littéraire des souffrances endurées pendant l'Occupation, il est alarmé par les choix éditoriaux des revues qui cherchent à obtenir des contributions de sa part : l'une publie sans vergogne un texte de Montherlant totalement oublieux des martyrs parisiens pendant la guerre, tandis que l'autre justifie avec affection les allégeances de nombreux français pour le maréchal Pétain. C'est aussi l'occasion d'une longue et belle analyse de l'idée de nation, par Aragon qui est sans conteste le poète national de ce siècle. On y retrouve, dans ses tirades inspirées, l'idéal aragonien d'une saine émulation des nations, tournées vers le progrès. De belles pages d'Aragon en pleine cristallisation des blocs de l'Est et de l'Ouest. L'ambition d'Aragon est d'honorer la mémoire de la Résistance en choisissant de "faire confiance aux mots quand ils sont employés pour la paix". "La Nation qui me paraît aujourd'hui encore être le groupe le plus étendu qui puisse se porter garant d'une vérité [.] la radio peut et doit transmettre à son public la vérité nationale [.] 'Qu'entendez-vous concrètement par vérité nationale ?' Me demande-t-il, comme il m'aurait sûrement demandé : qu'entendez-vous en disant qu'il fait grand jour en plein midi ? si je l'avais dit. C'est là le mécanisme des interviews. J'ai donc pris deux exemples concrets, pour expliquer à quoi sert le maniement des abstractions. Deux cas récents où j'ai eu à me mesurer avec deux monstres abstraits : la liberté et l'amitié. La liberté d'abord. On sait comment les pires ennemis de la liberté font usage d'un livre qui s'appelle : J'ai choisi la liberté, donnant le bénéfice d'un préjugé favorable de ce mot à tous ceux qui trahissent leur pays, quand c'est pour choisir le système capitaliste [.] [.] Une revue qui s'édite à Montréal m'avait récemment écrit pour me demander ma collaboration. Son directeur littéraire faisait appel à l'homme libre (l'italique est sienne) que je suis. Cette façon de distinguer par la typographie en moi la possibilité d'être parfois un homme libre, parfois non, m'avait un peu inquiété. J'ai voulu voir sa revue [.] Mon Dieu, le fait que ce numéro s'ouvre par un texte de M. de Montherlant, me laisse libre de ne pas parler du contexte. On sait, et j'imagine que M. Victor Barbeau, de Montréal, n'ignore pas que M. de Montherlant est sur la liste des écrivains avec lesquels les membres du Comité National des Ecrivains se refusent à collaborer. Ce qui doit sans doute m'expliquer pourquoi M. Barbeau s'adresse en moi à l'homme libre : c'est-à-dire un personnage entièrement distinct de celui qui est membre du CNE, qui est pense-t-i
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