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Gallimard (18 avril 2019) Collection : BibliothËque de la, PlÈiade
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16mo, reliure cuir jacquette Ètui. PrÈsentation de l'Èditeur. Au cours de l'ÈtÈ 1816 ‡ la villa Diodati, au bord du LÈman, Mary Shelley n'est pas la seule ‡ engendrer une crÈature de papier monstrueuse. Le mÈdecin de Lord Byron, Polidori, qui participe Ègalement au concours d'histoires macabres organisÈ par son employeur, fait entrer le vampire en littÈrature. Le Vampire est un texte fondateur qui apporte l'impulsion dÈcisive permettant au genre gothique de donner naissance ‡ l'une de ses modalitÈs les plus spectaculaires : la littÈrature vampirique. Avant Polidori, le vampire Ètait un vuIgaire revenant cantonnÈ ‡ la tradition folklorique et aux rÈcits lÈgendaires. En faisant de lui un personnage Èminemment byronien - aristocratique, dÈsenchantÈ, sÈduisant tÈnÈbreux -, il invente une figure canonique qui continue d'essaimer aujourd'hui. Depuis le dÈbut du XIX ? siËcle, la littÈrature britannique palpitait au rythme de pulsions sanguinaires. Avec la relation ambiguÎ mais cruellement prÈdatrice qui unit la trËs destructrice GÈraldine ‡ l'hÈroÔne Èponyme de Christabel (1797 et 1800), Coleridge a prÈparÈ les sensibilitÈs ‡ une mise en discours explicite de la morsure infligÈe par un revenant. Robert Southey, dans un Èpisode de Thalaba (1801), puis Byron, ‡ la faveur d'un passage du Giaour (1813), ont l'un et l'autre franchi un pas symbolique crucial en utilisant non seulement le concept mais le terme de "vampire" . Christabel fait l'ouverture de ce volume, o˘ l'on trouvera en appendice des extraits des deux poËmes sÈminaux de Southey et Byron. Un autre jalon est posÈ par Sheridan Le Fanu et Carmilla (1872). Ouvertement saphique, cette nouvelle met en scËne un vampire femelle qui envo˚te sa proie. La sÈduction est, littÈralement, effrayante, et la prÈdation lÈtale fait Ècho aux pulsions sexuelles refoulÈes de la victime. Un autre Ècrivain irlandais, Bram Stoker, saura s'en souvenir vingt-cinq ans plus tard. On ne prÈsente plus sa crÈation, le comte Dracula, ce grand saigneur. Reste que les adaptations cinÈmatographiques se sont par trop ÈloignÈes de l'oeuvre originelle, et qu'il est bon de revenir au texte de Stoker pour saisir tout ce que son roman a de subversif. Dans Dracula (1897), projection des tÈnËbres de notre propre nature, la vie et la mort tissent un entrelacs lugubre, et la rÈpulsion et le dÈsir s'entremÍlent. Quelques mois plus tard, Florence Marryat publie Le Sang du vampire et propose une variante fÈminine et insolite du mythe. NÈe sous le coup d'une malÈdiction hÈrÈditaire, Harriet Brandt, mÈtisse originaire des AntiIles, est douÈe d'une propension fatale ‡ faire du mal ‡ ceux dont elle s'entiche, et c'est avec gourmandise qu'elle apprÈcie ses semblables. Autour d'elle, les Ítres qui succombent ‡ son charme exotique finissent par succomber tout court, tant ses cajoleries ou ses Ètreintes Èpuisent leur vitalitÈ et se rÈvËlent mortelles. Par un glissement sÈmantique, la jeune fille innocente en mal d'affection vampirise ses proches, et pour ce faire n'a mÍme pas besoin de faire couler le sang.